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Introduction Les formes sévères d’infection à SARS-CoV-2 sont liées à une importante réponse inflammatoire. Certains biomédicaments (BM) sont en cours d’évaluation dans des essais thérapeutiques avec pour rationnel cet orage cytokinique. À l’inverse, nous pouvons nous interroger sur le risque d’infection à SARS-CoV-2 chez les patients au long cours sous BM. L’objectif principal de notre étude était de déterminer l’impact de la prise d’un biomédicament sur le taux d’hospitalisation, de passage en réanimation (ICU) et de décès chez les patients sous BM atteints d’une infection à SARS-CoV-2. Matériel et méthodes Étude de cohorte rétrospective multicentrique à partir des données médico-administratives de l’Entrepôt de Données de Santé (EDS) de l’APHP. L’ensemble des patients recevant un BM (anti-TNF, anti-IL-12/23, anti-IL-17 ou anti-intégrine) était inclus. Les événements d’intérêt étaient la survenue d’une hospitalisation, d’un séjour en ICU ou d’un décès dans le cadre d’une infection à SARS-CoV-2 (confirmée par RT-PCR ou TDM thoracique) entre le 01/02 et le 22/04/20. Le risque d’hospitalisation/ICU/décès était évalué selon la méthodologie du Ratio de Morbidité/Mortalité Standardisé (SMR) en calculant le rapport entre le nombre observé et le nombre attendu. Le nombre attendu d’hospitalisation/ICU/décès était calculé en appliquant le taux d’hospitalisation/ICU/décès à SARS-CoV-2 de la population d’Ile-de-France (par tranche âge de 20 ans et sexe) au nombre de personnes sous BM dans la sous-classe correspondante de la même source de données (données EDS de l’AP–HP). Résultats Un total de 7 808 patients (âge médian 45 ans, 51 % de femmes) étaient inclus, dont 48 avec un diagnostic d’infection à SARS-CoV-2, 19 (40 %) hospitalisés, 4 (8 %) en ICU et 1 décès. En comparaison avec la population d’Ile-de-France, les taux d’hospitalisation et d’ICU étaient significativement élevés chez les patients sous BM avec SR=2,19, 95 %CI 1,32–3,42, p <0,001 et SR=6,04, 95 %CI 1,62–15,45, p <0,001 respectivement, significativement observés chez les [20–40]. Cependant, une analyse post-hoc suggérait que les SR d’hospitalisation et d’ICU étaient surestimés, un retour aux comptes rendus mettant en évidence une poussée de la pathologie sous-jacente comme principal motif d’hospitalisation chez les [20-40[et non une infection à SARS-CoV-2 nécessitant une hospitalisation ou un passage en ICU. Aucun sur-risque de mortalité n’était mis en évidence. Discussion À partir d’une large base de données, notre étude a permis de confirmer que les taux d’hospitalisation, de passage en ICU et de mortalité n’étaient pas augmentés chez les patients sous BM. Nos résultats concordent avec les différentes études publiées dans la littérature (Haberman et al., Favalli et al., ou Sanchez-Piedra et al.). Ces résultats plaident pour un maintien des BM en période d’épidémie du virus SARS-CoV-2 pour éviter la rechute des pathologies inflammatoires de fond.
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