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Introduction L’épidémie de COVID-19 a débuté en décembre 2019 à Wuhan (Chine). Les patients infectés présentent principalement les symptômes suivants : symptômes respiratoires, fièvre, rhinorrhée. Des épisodes de diarrhées, d’anosmie et d’agueusie ont pu être observés à plus faible fréquence. Récemment, une étude italienne rapportait que 20 % des patients hospitalisés pour COVID-19 présentaient une atteinte cutanée. L’objectif est de démontrer l’incidence des manifestations cutanées en France chez les patients atteints de COVID-19 et le type de réaction. Matériel et méthodes Étude observationnelle prospective réalisée entre le 15 mars et le 2 avril 2020 chez des patients dont le diagnostic de COVID-19 était confirmé par PCR nasopharyngée. Résultats Cent trois patients ont été inclus dans cette étude : 71 femmes et 32 hommes avec une moyenne d’âge de 47 ans (20-88 ans). Parmi ces patients, 76 étaient traités en ambulatoire, 23 en hospitalisation conventionnelle et 4 étaient admis en réanimation. Aucun ne décédait au cours de l’étude. Seulement 5 patients (4,9 %) présentaient des manifestations cutanées. Deux éruptions érythémateuses maculopapuleuses et 2 urticaires, principalement localisées sur le visage et le haut du corps étaient observées, ainsi qu’une réactivation d’herpès oral chez un patient en réanimation. Discussion En France, au début de la pandémie, seuls les patients ayant des symptômes respiratoires graves étaient dépistés. Il est donc difficile de déterminer une véritable incidence de l’infection et donc l’incidence des manifestations cutanées. C’est pourquoi l’incidence observée est minime par rapport à l’étude de Recalcati S en Italie. Depuis avril 2020, plusieurs études, dont une réalisée par la SFD, ont pu montrer qu’il existe surtout des exanthèmes maculopapuleux, des urticaires et des livédos chez des patients ayant une infection à SARS-Cov-2 confirmée ou suspectée. Finalement, l’incidence des éruptions cutanées semble faible, dans une revue de la littérature (Paulo Ricardo Criado et al.) réalisée début juin, on ne retrouve pas plus de 600 cas rapportés de manifestations cutanées sur plus 4 millions de patients atteints de la COVID-19. Ce faible nombre peut aussi être expliqué par une sous notification des cas de manifestations cutanées devant la gravité moindre. De plus, plusieurs cas d’engelures, inhabituellement fréquentes en cette saison, ont été rapportés par des dermatologues ou généralistes. Cette forme survient plutôt chez les jeunes et sans aucun signe infectieux associé dans la majorité des cas contrairement aux éruptions cutanées non spécifiques. Cependant, plusieurs patients atteints d’engelures ont été testés par PCR et le test était majoritairement négatif. Le recours aux tests sérologiques pourrait permettre d’établir un lien ou non, surtout s’il s’agit d’une manifestation post infectieuse.
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