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Introduction La gravité de la coronavirus disease-2019 (COVID-19) est liée à l’âge, au sexe masculin et à la présence de comorbidités (obésité, pathologies pulmonaires et cardiovasculaires, diabète et cancers). Les patients atteints de lymphome cutané T (LCT) ou B (LCB), surtout à un stade évolué et recevant un traitement immunosuppresseur sont considérés comme à risque de forme sévère de COVID-19. Notre objectif était d’analyser les cas de COVID-19 identifiés au sein du Groupe français d’étude des lymphomes cutanés (GFELC) en 2020. Matériel et méthodes Étude rétrospective du GFELC avec recueil standardisé des données concernant le lymphome et son traitement, les caractéristiques de la COVID-19 et son évolution. Résultats Sept patients, suivis en région parisienne (n = 6) ou en Bourgogne (n = 1), pour un LCT (2 syndromes de Sézary, 3 mycosis fongoïde de stade IB à IIIA) ou un LCB (1 centrofolliculaire, 1 leg type), ont développé une COVID-19 entre février et juin 2020. Six patients avaient plus de 65 ans et 6 présentaient d’autres facteurs péjoratifs (obésité, antécédents cardiovasculaires ou respiratoires, diabète, dialyse). Tous recevaient un traitement systémique (médiane 4 lignes [1–14]). Cinq patients étaient symptomatiques avec le plus souvent des signes respiratoires fébriles et un scanner thoracique évocateur. Le contage était hospitalier chez 2 patients. La PCR nasopharyngée était positive chez tous. Alors que l’infection était grave chez 3 patients (2 critiques [présence d’une défaillance respiratoire ou d’un choc] décédés dont 1 traité par R-mini-CHOP ; 1 sévère [présence d’une hypoxie, d’une atteinte scannographique>50 % ou d’une dyspnée] avec une embolie pulmonaire recevant du R-CHOP), elle était bénigne chez 4 autres. Le LC a progressé pendant la période d’infection chez un patient dont le traitement du LCT était suspendu en raison de l’infection. Discussion La survenue de COVID-19 chez des patients atteints de LCT ou LCB paraît être un événement rare sans pouvoir éliminer une sous-estimation des cas. Ils sont survenus dans des régions impactées par l’épidémie. Selon les critères publiés en mars 2020, ces patients recevaient tous un traitement systémique à risque intermédiaire ou élevé de COVID et présentaient un LCT/LCB à risque intermédiaire haut à élevé de COVID-19 dans 6/7 cas. La fréquence élevée des cas sévères/critiques dans cette petite série (42 %) avec 5 hospitalisations et 2 décès suggère que le bénéfice/risque des traitements systémiques doit être discuté en période épidémique comme suggéré par les recommandations américaines et européennes. En conclusion, cette première série de patients atteints de LCT/LCB développant une infection par le SARS-Cov-2 montre un nombre relativement faible de cas, mais suggère que ces patients ont un risque élevé de formes sévères qui doit être connu par les dermatologues.
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