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Introduction La pandémie liée à SARS-Cov-2 au printemps 2020 s’est accompagnée du signalement, par les dermatologues, de lésions s’apparentant à des engelures alors que les conditions climatiques n’étaient pas propices à leur apparition, suggérant un lien entre ces lésions et l’infection par le SARS-CoV-2. Matériel et méthodes Entre le 17 et le 29 avril 2020, les patients consécutifs vus en consultation pour des lésions ressemblant à des engelures ont été inclus. Pour chaque patient, ont été réalisés : historique médical, examen cutanéo-muqueux avec photographies, deux biopsies en peau lésionnelle pour analyse histopathologique et recherche virale par PCR, un écouvillonnage nasopharyngé pour recherche du virus et un échantillon de sang a été prélevé pour bilan général, recherche d’auto-anticorps et sérologie SARS-CoV-2. Résultats Dix patients ont été inclus (âge médian de 33 ans (11-57 ans), sex-ratio 1 :1). Les lésions observées étaient des maculo-papules érythémateuses, livédoïdes et violacées des doigts ou des orteils, évoluant vers des érosions, une pigmentation post-inflammatoire et une desquamation. Elles s’accompagnaient de sensations de brûlures et de prurit. 7/10 patients ont guéri sans séquelles en moyenne en 35jours (27-45). Les PCR SARS-Cov-2 sur l’écouvillon nasopharyngé et la biopsie cutanée étaient toutes deux négatives pour tous les patients testés. Les IgG spécifiques au SARS-Cov-2 n’ont été détectées dans aucune des analyses sérologiques. 3/10 patients présentaient un taux significatif d’anticorps antinucléaires. Aucun patient n’avait d’anticorps anti-phopholipides, anticoagulant lupique, cryoglobulines. Discussion La survenue brutale et massive de « pseudo-engelures » au moment de l’acmé de l’épidémie de la COVID-19 alors que les conditions climatiques étaient clémentes, puis, la disparition de leur signalement à partir du mois de juin, suggèrent fortement une relation de cause à effet entre les deux évènements. Nos résultats, en montrant, chez 10 patients consécutifs vus sur une courte période et exempts de toute pathologie auto-immune connue, l’absence du SARS-CoV-2 au niveau oropharyngé et dans les lésions cutanées ainsi que l’absence de séroconversion, ne plaident pas pour une action directe du virus. L’absence de sensibilité des tests PCR et sérologiques conjugués est peu probable. À la date du rendu des résultats de notre étude, l’origine de ces lésions aiguës de type engelure reste inconnue.
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