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Introduction Lors de la crise de la COVID-19, les internes de dermatologie, comme les autres professionnels de santé, ont été en première ligne. Nous avons souhaité évaluer l’impact de cette pandémie sur leurs pratiques professionnelles, leurs conditions de travail, leur formation universitaire et leur santé mentale. Matériel et méthodes Un questionnaire en ligne disponible du 17 au 26 avril a été envoyé à tous les internes français en dermatologie par la mailing list de l’association Futurs dermato-venerologues de France. Le questionnaire comprenait 104 questions dont le questionnaire de burn-out de Maslach. Des régressions logistiques multivariées ont été effectuées pour examiner les facteurs associés au maintien d’une activité de dermatologie, une moins bonne supervision, une dégradation de la formation et les causes rapportées, et l’impact psychologique via un score de burn-out. Résultats Les internes déclarant une moins bonne supervision étaient les internes les plus avancés dans le cursus (OR 3,24 IC [1,65 ; 6,65], p <0,001) ou en stage en CH périphériques (OR 2,21 IC [1,14 ; 4,46], p =0,022). Pour 181 (76 %) internes, la pandémie a eu un effet négatif sur leur formation. La cause principale rapportée par 175 (74 %) d’entre eux était l’annulation des cours et des congrès. Il n’y avait de différence significative, entre les internes des zones fortement touchées ou non concernant la dégradation de leur formation ou des causes possibles liées à cette dégradation. Aucun interne n’était exempt de symptômes de burn-out, cinq (2 %) présentaient des symptômes intermédiaires, 43 (18 %) étaient fortement touchés dans 1 dimension, 76 (32 %) dans 2 et 112 (47 %) dans 3, sans différence significative entre les zones fortement et moins touchées. Discussion La crise de la COVID-19 a mis en tension notre système de santé mais également notre capacité à maintenir des activités essentielles pour les internes comme l’enseignement. Ces difficultés n’ont pas été exclusivement du fait du changement d’activité ou de la submersion des services par des patients atteints de la COVID-19, puisque la dégradation de la formation n’était pas corrélée à la situation géographique. La mise en place d’outils dématérialisés pour maintenir un lien et une formation adéquate n’a pas pu être mis en œuvre rapidement et efficacement durant la crise. Des stratégies pour accroître l’utilisation des outils numériques de formation et la télé-dermatologie semblent être des armes essentielles pour lutter en temps de crise épidémique avec le moins de répercussions sur leur travail et leur formation. Ces outils sont également adaptés aux nouvelles générations et aux nouveaux modes d’organisation du travail dans la société, dépassant même le cadre de la médecine et de la dermatologie.
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