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Introduction L’infection à SARS-CoV-2 (COVID-19), pneumonie associée au virus SARS-Cov2, a été identifiée pour la première fois à Wuhan, en Chine en décembre 2019, et a été qualifiée de pandémie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 11 mars 2020. Matériel et méthodes Nous avons réalisé une étude rétrospective observationnelle à l’échelle nationale des lésions cutanées rencontrées lors de la pandémie de COVID-19 en France du 18 mars au 9 avril 2020 dans un cadre ambulatoire. Les patients ont donné leur consentement éclairé pour la publication de leurs photographies et cette étude a été approuvée par le CPP de l’hôpital Bichat, Paris. Observations Deux cent soixante-dix-sept patients ont été recrutés, dont la moitié étaient des hommes, l’âge médian était de 27 ans (2–98). Les lésions ont été classées en six catégories : urticaire (n =26, 9 %), vésicules (n =41, 15 %), lésions acrales (n =142, 51 %), morbilliformes (n =25, 9 %), pétéchiales (n =7, 3 %), livedo reticularis (n =4, 1 %) et autres (n =41, 15 %). Certains patients présentaient des signes cutanés correspondant à plusieurs catégories. Les lésions acrales étaient particulièrement fréquentes (n =142). Les lésions ressemblant à des engelures étaient les plus fréquentes des lésions acrales (n =106/142, 75 %). Des lésions vésiculaires acrales (de type dyshidrose) étaient signalées dans 20 cas (14 %). Une acrodynie était présente dans 18 cas (6 %), parfois isolée. Parmi les 277 patients, 34 avaient subi une PCR nasopharyngée SARS-Cov-2, dont 25 étaient positives (74 %). Sept de ces 25 (28 %) avaient des lésions acrales. Parmi les patients sans test PCR positif, 115 patients présentaient des symptômes extracutanés évocateurs et/ou avaient signalé un contact étroit avec un patient atteint de COVID-19. L’examen histologique de 3 lésions de type engelures révélait une dermatite lichénoïde avec un infiltrat mononucléé périvasculaire et eccrine et des microthrombi vasculaires dans 2 cas. Discussion Notre étude apporte une description de la riche symptomatologie cutanée liée au SARS-Cov-2. Bien que le nombre de patients testés ne nous permette pas de tirer des conclusions définitives concernant un lien direct entre le SARS-Cov-2 et ces lésions cutanées, l’épidémie inattendue de lésions cutanées acrales dans ce contexte épidémique suggère un lien dont la physiopathologie mérite de futures investigations.
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