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Introduction L’infection à SARS-Coronavirus-2 (COVID-19) est une pandémie touchant des milliers de personnes et fait l’objet de nombreuses publications du fait de ses présentations cliniques multiples Examen clinique Nous rapportons le cas d’un homme de 51 ans présentant depuis 1 mois une douleur thoracique évocatrice de péricardite suivie d’une altération de l’état général et d’une dyspnée au moindre effort Il présente comme antécédent un asthme d’effort et un tabagisme actif Le 01/04/2020, il est pris en charge aux urgences Son examen clinique retrouve une tension artérielle à 106/60mmHg, une fréquence cardiaque à 108 battements par minute, une température corporelle à 36° et une saturation à 94 % en air ambiant (AA) La biologie objective une insuffisance rénale aigue avec urée à 10,1mmol/L, créatinine à 172 micromol/L (DFG-CKD-EPI 39mL/min/m2), un syndrome inflammatoire avec une CRP à 223mg/L et une polynucléose neutrophiles (11,8 G/L) et une cholestase à 2 fois la normale Le pic de troponine HS est à 919ng/L (norme<78,5) La gazométrie artérielle en AA retrouve une hypoxémie isolée à 62mmHg L’ECG inscrit un microvoltage associé à un sus-décalage diffus du segment ST Le scanner thoracique (Fig 1) montre une atteinte typique modérée à COVID-19 et un épanchement péricardique circonférentiel, mesuré à 22 millimètres et compressif à l’échocardiographie trans-thoracique Au décours du scanner, le patient présente une détresse respiratoire motivant une oxygénothérapie à 10L/min et une ponction péricardique sous-xiphoïdienne en urgence Cette dernière retire 800mL de liquide séro-hématique L’évolution clinico-biologique est rapidement favorable avec disparition des douleurs thoraciques et normalisation de la biologie Le patient rentre à domicile à J7 sous traitement par COLCHICINE (0,5mg 2 fois par jour) introduite à J3 Les sérologies (VIH, VHB, VHC, EBV, CMV, Adenovirus, Picornavirus, Parvovirus B19) et le frottis naso-pharyngé COVID-19 sont négatifs L’épanchement péricardique est un exsudat avec de rares lymphocytes sans cellules malignes On note une contamination à Propionibacterium Acnes Une IRM cardiaque à J7 objective une péricardite sans myocardite associée (Fig 2, Fig 3, Fig 4) Nous concluons à une tamponnade avec tableau de choc compliquant une myo-péricardite aigue à COVID-19 Après revue de la littérature, nous retrouvons un cas similaire en Italie [1] également mal toléré avec nécessité de ponction en urgence La mauvaise tolérance et l’évolution vers ce tableau clinique pourraient être expliquées par la décharge cytokinique inflammatoire liée au virus L’atteinte péricardique semble rare mais reste non quantifiée, à ce jour Les différentes études radiologiques relèvent des épanchements péricardiques peu fréquents [2] Sur le plan thérapeutique, l’introduction d’anti-inflammatoire non stéroïdiens semble contre-indiquée compte tenu du risque d’aggravation respiratoire La Colchicine a une place reconnue dans le traitement des péricardites et pourrait représenter une thérapeutique intéressante par le blocage de l’assemblage des inflammasomes NLRP3 et de la libération des cytokines [3] Les limites de ce case report sont l’absence de confirmation diagnostique de COVID-19 au frottis naso-pharyngé (sensibilité de 59 % [4]) et l’absence d’analyse virologique du liquide péricardique Conclusion Toute dégradation inexpliquée de l’état hémodynamique d’un patient COVID-19 doit faire rechercher une myo-péricardite, notamment par échocardiographie trans-thoracique
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