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Introduction Plusieurs sociétés savantes, dont la SFR et l’EULAR, ont émis des recommandations sur le renouvellement et l’initiation des biothérapies (B) et des traitements synthétiques ciblés (TSC) pour les patients souffrant d’une maladie inflammatoire chronique (MIC) au pic de l’épidémie. Nous avons étudié le profil de délivrances de ces traitements durant la période de confinement en France. Matériels et méthodes Nous avons utilisé la source de données d’IQVIA, LTD, Longitudinal Treatment Dynamics, qui comprend les données de délivrances d’un échantillon représentatif de 45 % des officines françaises. Toutes les B/TSC prescrites par les spécialités habilitées à le faire et délivrées en ville ont été prises en considération. L’impact national des renouvellements et des initiations de ces traitements a été étudié pendant la période de confinement (Semaine S12 à S19) et comparé à la même période en 2019 à partir des données de délivrance des pharmacies ayant transmis leur donnée régulièrement pendant la période d’intérêt (36 % des pharmacies françaises). Les résultats sont présentés à partir des données brutes et exprimés en pourcentage de patients ayant eu une délivrance des classes thérapeutiques d’intérêt en 2020 comparé à 2019 utilisée comme année de référence (Fig. 1). Les classes prises en considération ont été les biothérapies (anti-TNF, anti-IL6, anti-IL17, anti-IL23), les traitements synthétiques ciblés (aprélimast, inhibiteurs de JAK), ainsi que des traitements susceptibles d’être utilisés dans les MIC, à savoir les aminosalicylés, l’hydroxychloroquine et le méthotrexate. Résultats Pendant la période S12 à S19, 48341 et 53944 patients ont eu au moins une délivrance d’un B/TSC respectivement en 2019 et 2020. La période de confinement n’a pas eu d’impact sur les renouvellements de B/TSC comparés à 2019 quelque soit le type de prescripteur ou la molécule prescrite. En revanche pour les initiations, elles ont diminué pour la majorité des classes suivantes dont les anti-TNF (−31 %), les anti-IL17 (− 50 %), les anti-IL23 (−12 %) et les TSC (−42 %) sauf pour les ant-IL6 (+152 %, augmentation concernant exclusivement le tocilizumab). Concernant les autres traitements, les initiations ont diminué pour les aminosalicylés (−7 %) et le méthotrexate (−30 %) et fortement augmenté pour l’hydroxychloroquine (+173 %). Conclusion Au pic de l’épidémie, les initiations par aminosalicylés, méthotrexate, biothérapie (sauf tocilizumab) et TSC ont fortement diminué sans impact sur les renouvellements de ces traitements. Deux molécules ont été fortement prescrites en initiation, le tocilizumab probablement lié au switch vers la voie sous cutanée et l’hydroxychloroquine dans l’hypothèse d’un effet sur la COVID-19. Les recommmandations préconisées par les différentes sociétés savantes semblent avoir été respectées pour ce qui concerne les B/TSC. Des analyses par MIC devraient être réalisées pour compléter ces données.
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